Hommage du Mémorial des Rois
au Général Pierre Marie GALLOIS
C’est avec tristesse et émotion que nous avons appris ce lundi 23 août 2010 la disparition, ce midi, à son domicile parisien, du général Pierre-Marie Gallois, membre éminent depuis plus de dix ans du Comité d’Honneur du Mémorial des Rois dont il était un fervent et indéfectible soutien moral.
Témoin avisé et acteur engagé de l’Histoire tumultueuse du XXe siècle, ce maître incontesté de la géopolitique avait perçu et analysé mieux que quiconque les causes géostratégiques du déclin de l’Occident, de l’Europe et en particulier de la France, sa chère patrie, au relèvement moral de laquelle il avait dédié tous les instants de son existence, lui consacrant, jusqu’à un âge où d’autres eussent préféré les loisirs de la retraite, l’objet de toute son attention et de toutes ses réflexions, étudiant consciencieusement et compulsant méticuleusement, matin et soir, les nombreuses publications politiques et stratégiques, nationales et internationales, que le polyglotte averti qu’il était lisait directement dans le texte, en tirant une synthèse nourrissant ses vues perspicaces dont il put éclairer ses compatriotes lors de conférences publiques, d’entretiens radiophoniques, notamment sur Radio Courtoisie (fondée par le royaliste Jean Ferré) où il fut patron d’émission, et par des milliers d’articles ainsi que plus de trente ouvrages d’une implacable lucidité.
Patriote intransigeant, ardemment attaché à la souveraineté de la France, soucieux de son indépendance, il fut l’un des pères de la politique de dissuasion nucléaire française, notamment auprès du général de Gaulle dont il fut très proche. Très sensible à la noble cause des royalistes persans dont il était un sympathisant inconditionnel, il portait un jugement définitif sur la question, considérant qu’« en trahissant le Shah, Giscard avait trahi la France », exprimant ainsi une fidélité au souverain persan, le Shah, que n’aurait pas désavouée le général de Gaulle dont tout un chacun connaissait la très haute estime en laquelle il tenait le Shah d’Iran, victime d’une cabale internationale ourdie par les réseaux mondialistes ploutocratiques tactiquement alliés en 1979 aux forces subversives communistes et islamistes, triple globalitarisme convergent combattu par le général Gallois qui en dénonçait les noirs et vils desseins.
Sollicité l’an passé pour participer à un grand colloque sur l’histoire plurimillénaire de la Perse royale alors qu’il était souffrant et alité depuis plusieurs semaines, victime d’une fièvre carabinée, le général Gallois trouva encore la force, lors d’une rémission et bien qu’encore affaibli, de se prêter aimablement à un entretien filmé de près d’une trentaine de minutes à son domicile où il reçut la veille dudit colloque le président du Mémorial des Rois, Chahpour Sadler accompagné d’une équipe technique. C’est ainsi que le lendemain, lors du colloque historique du 7 février 2009 du Mémorial des Rois, qui compta huit orateurs français et belges de renom, éminents historiens, l’entretien accordé la veille par le général fut projeté, sous les ovations de l’assistance, sur l’immense et majestueux écran de l’auditorium du prestigieux Musée de l’Armée à l’Hôtel National des Invalides.
Le fondateur du Mémorial des Rois avait toujours été très sensible à la fidélité du général Gallois qui transparaissait au travers de leurs échanges épistolaires et de leurs conversations téléphoniques au cours de l’une d’entre lesquelles, fin septembre 2009, voulant redonner le moral au général qui désespérait de voir son état de santé s’améliorer, le président du Mémorial des Rois avait émis le vœu de célébrer prochainement l’anniversaire des 100 ans (prévu le 29 juin 2011, 310 jours après sa disparition) de cet ami sincère de la Perse royale dont la fidélité faisait honneur à la France. Hélas, l’état de santé du général n’eut de cesse de se dégrader, ce que confirma un dernier appel du président du Mémorial des Rois au domicile du général au début de ce mois d’août 2010, quelques jours avant l’issue fatale.
Toute sa vie durant et jusqu’à son dernier souffle, le général Gallois fut et demeura à tous égards exemplaire et remarquable, par son humilité, celle des grands hommes, par sa générosité, par sa constance dans l’action et le refus du renoncement, par sa fidélité, par son engagement, et enfin, qualité éminente entre toutes pour un militaire de carrière, par son patriotisme et sa bravoure, démontrés dès la Seconde Guerre Mondiale aux côtés du général de Gaulle comme pilote de chasse dans la Royal Air Force, puis comme grand théoricien et artisan de la dissuasion atomique aux côtés du même général, dévouant corps et âme son existence à la restauration de la grandeur de la Patrie tant aimée, la France.
Le Mémorial des Rois présente ses plus sincères condoléances à la famille du général Pierre-Marie Gallois, plus particulièrement à ses trois enfants, François, Richard et Philippe, ainsi qu’à leurs proches.
Avec la disparition du général Pierre-Marie Gallois, la France vient de perdre l’un de ses meilleurs et plus vaillants soldats et le Mémorial des Rois l’un de ses plus fidèles amis. Puisse sa vie exemplaire édifier et inspirer les générations futures.
Paris, le 23 août 2010